Petit glossaire à usage du colloque ...

Savoirs agro-écologiques

SupAgro Florac définit les savoirs agro-écologiques comme un objet complexe, réunissant divers types de savoirs, formant ainsi un système. Cela englobe les savoirs scientifiques stabilisés, comme ceux en construction, les savoirs empiriques, expérientiels. Le concept de savoirs agro-écologiques est d'autant plus complexe à appréhender qu'il regroupe des savoirs dont la vocation est d'être à tendance « universelle » ou du moins généralisante (les savoirs scientifiques) et des savoirs développés localement (les savoirs empiriques). Les savoirs agro-écologiques regroupent également des savoirs issus de la connaissance, mais aussi des savoirs élaborés par les gestes, le rapport du corps à son environnement, à la nature, aux outils... et des savoirs développés dans l'affect, c'est-à-dire en tenant compte de la part sensible des individus.
L'alliance et l'entrecroisement de ces savoirs ont pour objectif de permettre des pratiques qui permettent de travailler avec le biotope des agroécosystèmes.

Savoirs de transition

Parmi les « savoirs » en jeu, on pourrait aussi considérer les savoirs propres à la « transition ». La transition concerne aujourd'hui tous les acteurs : transition pour les professionnels qui travaillent avec le vivant (agriculteurs, professionnels de l'aménagement paysager, horticulteurs et maraîchers, forestiers, aquaculteurs …), transition pour ceux qui les accompagnent dans leur manière de penser et de faire, transition pour les acteurs des systèmes d'enseignement. Des savoirs accompagnent les ruptures de l'agronomie, et notamment le passage d'une intervention « sur la nature » à « avec la nature ». Ces savoirs doivent en outre, inclure le contexte socio-culturel qui participe à leur élaboration.
Pour engager et s'engager dans de nouvelles pratiques, et pour trouver des ressources pour s'y tenir et y progresser, bref pour passer la phase de transition vers un autre mode de pratiques, il y a besoin de connaissances et de méthodes. Connaissances sur les étapes, les processus, les risques et les moyens de les apaiser. Il y a besoin d'identifier les pratiques transitoires : comment fait-on quand la pratique ancienne est encore là mais en cours d'abandon et quand la pratique nouvelle n'est pas encore construite.
Il y a besoin de connaissances sur les ruptures de pensée et de pratiques à opérer, mais aussi sur les continuités, car tout ne change pas. Ce qui reste stable, constant, qui soutient les pratiques nouvelles est essentiel. Attention aux discours qui répètent que tout change et tout est incertain...

Agro-écologie

Aussi traditionnellement orthographiée agroécologie, ce concept est lui aussi complexe. Il n'est pas l'objet du colloque. Pour de plus amples détails, nous vous conseillons une bibliographie.

Savoir quoi ?

La question des savoirs interroge nécessairement la nature des savoirs : savoir ou savoir faire quoi ?Question nécessaire pour l'action ou nécessaire pour la formation et l'enseignement, depuis la conception des référentiels ou la définition des objectifs et contenus de formation, jusqu'aux modes d'accompagnement des acteurs dans leurs pratiques.
Il ne s'agit donc pas seulement de poser la question de l'origine des savoirs : scientifiques, technologiques, disciplinaires, d'expérience, collectives, etc. mais aussi – surtout- de leur pertinence pour penser et agir autrement avec l'environnement.